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5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 12:23

Introduction

1. Contexte et justification

Le Stress est une réaction de l’organisme face à un évènement dont le seuil de stimulation active la tension tout en mobilisant l’énergie de l’individu sur la situation.

Les intervenants humanitaires travaillant dans des zones de conflits manifestent des réactions de stress de manière intense du fait qu’ils sont appelés à travailler dans des conditions parfois difficiles, hostile, voire violent, parfois aussi sans expérience ni préparation psychologique. Ce qui a un effet radioactif sur la santé mentale des intervenants au retour de la mission. Ces conséquences sont source des plusieurs problèmes que les réactions émotionnelles associées au stress post-traumatique.

Pour leur permettre de mener à bien leur tâche, augmenter leur efficacité mais aussi protéger leur santé, ils doivent être soutenus. Le débriefing psychologique collectif constitue, en effet, une technique indispensable en ce sens qu’il donne un espace aux travailleurs humanitaires de s’exprimer librement en vue de susciter un soutien émotionnel mutuel. Aussi, la gestion du stress permet de comprendre et d’accepter le stress, de connaître ses propres réactions, d’apprendre et de pratiquer les stratégies de gestion, de se donner des objectifs et les évaluer.

2. Objectif général

Cet outil est conçu pour être utilisé par le clinicien. Ce dernier est appelé, dans le cadre d’une expertise, à former les intervenants humanitaires qui sont appelés à intervenir auprès des personnes affectées par un incident à potentiel traumatique dans leur profession, en techniques de gestion de stress et à bénéficier d’une séance de débriefing psychologique de groupe.

3. Objectifs spécifiques

Tenir une séance de débriefing psychologique

Former des intervenants humanitaires dans la gestion de stress

Réduire la probabilité de la part des intervenants à développer les troubles psychotraumatiques

Susciter un soutien émotionnel mutuel

Offrir un cadre sécurisant d’échange et partage d’expérience

4. Méthodologie

  • Débriefing psychologique collectif
  • Brainstorming
  • Travail en sous groupe
  • Jeu de rôle

5. Matériel

  • Petite pièce pouvant accueillir 15 à 20 personnes
  • Flips hart
  • Marquer

6. Contenu

Le module comporte 2 parties importantes : la démarche du débriefing psychologique et la gestion de stress.

7. Durée :

  • Débriefing : 3 heures
  • Formation en gestion de stress : 9 heures

Partie I : Le débriefing psychologique

Déroulement du débriefing

1.1. Introduction

Les objectifs de l’activité sont :

  • Connaître les objectifs de l’activité du débriefing
  • Fixer les règles de bonne conduite lors de l’activité
  1.  
    1. Présentation

L’animateur se présente et demande aux participants de faire autant

Nom, prénom, fonction dans l’organisation et qualification…

  1.  
    1. Objectifs du débriefing

Les participants expliquent les objectifs du débriefing. Il s’agit de :

  •  
    •  
      • Partager son expérience
      • Exprimer ses problèmes ou inquiétudes immédiates
      • Partager l’information face l’incident ou le retour en mission
      • Réduire la probabilité de développer les symptômes psycho traumatiques
      • Susciter le soutien émotionnel mutuel etc.
  1.  
    1. Règles de fonctionnement

Les participants proposent les règles de fonctionnement.

L’animateur rappelle aux participants ce qui suit :

  •  
    •  
      • Personne n’est obligé de parler ; cependant, il serait mieux de l’exprimer ;
      • Chacun gardera confidentiel ce qu’il va entendre et n’en parlera pas en dehors du groupe ;
      • Chacun va parler en son propre nom car le débriefing n’est pas opérationnel ou une critique mettant l’autre en accusation ;
      • La séance se déroule sans interruption et va durer en moyenne 3 heures ;
      • Il est souhaitable que chacun reste jusqu'à la fin de la réunion (débriefing) et qu’il s’engage à revenir s’il doit sortir. Aussi, si un sujet quitte la salle en état de désarroi, il sera rejoint par quelqu’un du groupe ou le co-animateur, etc.

L’animateur clôture l’introduction en suscitant les participants à réfléchir sur l’incident en disant ceci : << IL est arrivé une situation ou un événement grave que nous souhaiterions partager avec vous. Nous aimerions nous concentrer sur les émotions de chacun>>. Cependant, la présentation ci-après est aussi nécessaire : les faits, les pensées (réflexions), les émotions, les comportements, la normalisation et l’avenir.

1.2. Les faits ou l’incident critique

Objectifs opérationnels :

Les participants vont décrire l’événement (ce qu’ils ont vu, entendu, touché et fait), les faits ou leurs activités quotidiennes qui génèrent le stress.

On cherche à reconstituer les faits tels que chacun les a vécus. On s’en tiendra aux faits brièvement décrits par les participants afin de reconstituer une histoire cohérente.

L’animateur s’adresse à chaque participant, l’un après l’autre.

Rappelons que lorsque le sujet raconte sa version des faits, cela permet de prendre la mesure et la distance du traumatisme en apportant sa contribution a la reconstitution de l’incident.

 

L’animateur dit par exemple:

  • Nous allons faire un tour de table et passer en revue les faits tels qu’ils se sont déroulés pour chacun d’entre nous
  • Qu’avez-vous vu, entendu, senti (odeur, impression tactile, chaleur…) touché, fait pendant l’incident
  • Que s’est-il passé ?

1.3. Les réflexions ou pensées

L’objectif est de faire exprimer les pensées qui ont été lors de l’incident. L’animateur demande aux participants d’exprimer les pensées, les réflexions faites et les sensations ressenties durant l’événement. En d’autres termes, il s’agit d’exprimer les premières pensées concernant les éléments les plus dramatiques de l’incident.

Il peut poser les questions suivantes :

  • Lors de l’incident, quelle a été votre première pensée ?
  • Qu’avez-vous pensé ensuite ?
  • Que pensez-vous pour le moment ?

1.4. Les émotions

L’objectif est de décrire les sensations (ressenties), exprimer et discuter des émotions associées à l’événement et si nécessaire celles ressenties dans le passé.

L’animateur aide chaque participant à exprimer complètement ses émotions en prenant le temps de s’y arrêter. C’est donc à la fois l’énoncé de la souffrance et l’expérience de pouvoir le transmettre a autrui qui apaise les participants.

L’animateur peut alors poser les questions suivantes :

  • Qu’avez-vous éprouvé de plus pénible pendant l’incident ?
  • Qu’avez-vous ressenti juste après ?
  • D’autres personnes ont-elles ressenti la même chose que vous ?
  • Comment vous sentez-vous maintenant ?

1.5. Les symptômes ou comportements problèmes

L’objectif est que les participants arrivent à décrire ce qu’il y a de différent sur le plan physique, émotionnel, comportemental, cognitif depuis le vécu de l’incident.

On se concentre ici sur les effets physiques, émotionnels, cognitifs ou comportementaux des réactions de stress au moment de l’incident, quelques temps après et même durant le débriefing.

L’animateur pose les questions suivantes :

  • De quoi souffrez-vous maintenant depuis que vous avez pris conscience de ce qui était arrivé ? il peut s’agir des problèmes de sommeil, d’appétit, de mémoire, d’attention, des pensées intrusives…
  • Qu’avez-vous remarqué de différents dans vos habitudes, comportements, pensées… ?

1.6. L’enseignement ou normalisation des émotions

L’objectif est de normaliser les réactions de stress et expliquer les symptômes de stress.

L’animateur fait la synthèse des réactions exprimées en montrant qu’elles sont communément partagées. L’idée étant de montrer l’aspect normal des réactions émotionnelles dans certaines situations de la vie.

Expliquer que les souvenir, les pensées intrusives, les problèmes de sommeil, sentiment de tristesse etc. durent plus ou moins 1 mois et demi. En cas de persistance, il faut faire appel à un spécialiste pour avoir un soutien spécial.

L’animateur fait un bref résumé des émotions, pensées et impressions vécues par les participants.

Il présente les réactions possibles à court, moyen et long termes et aborde les stratégies en mettre en place pour faire face à ces troubles.

Les stratégies d’adaptation sont par exemple :

  • Faire les exercices physiques
  • Maintenir une bonne alimentation
  • Prendre un congé professionnel
  • Faire quelques activités de détente (sport, loisir, promenade, écouter la musique, etc.)
  • Echanger avec les collègues
  • Participer aux réunions d’équipe
  • Garder contact avec les membres de la famille, les amis…
  • Utiliser les stratégies personnelles destressantes utilisées dans les passé

Encourager les participants à mobiliser leur réseau social et être attentif à leurs situations et leurs sentiments.

Les aspects positifs de l’expérience sont également évoqués.

1.7. La vie future

C’est la conclusion. L’objectif est de repositionner les participants face à l’avenir.

On discute sur la reprise des activités. Il est aussi question d’orienter d’autres sujets vers une prise en charge spécifique selon le besoin.

Les participants expriment leurs besoins et leurs désirs, avancent des propositions constructives

Types de questions à poser par l’animateur :

De quoi avez-vous besoin maintenant pour vous sentir mieux ?

Que voulez-vous que les autres fassent pour vous sentir mieux ?

De quel soutien avez-vous besoin ?

Quelles sont vos ressources personnelles (psychologiques, familiales…) ?

1.8. Après le débriefing

L’objectif est de soutenir les sujets qui nécessitent un accompagnement spécifique.

L’animateur programme, avec les participants le suivi des cas (visite des personnes malades) qui ont besoin d’un entretien individuel ou encore planifier une autre séance de débriefing.

On termine la séance en remerciant les participants.

1.9. Détente

Les participants peuvent se détendre par :

Des jeux, exercices physiques, prière

L’humour

Un rafraîchissement ou un repas…


Partie II : Gestion du stress

2.1. Définition des concepts

  1. Stress

a.1. Définition :

Le stress désigne l’ensemble des réactions biologiques (organiques) et psychologiques (émotionnelles ou comportementales) de l’organisme qui se trouve menacé. C’est l’ensemble de perturbations biologiques et psychologiques provoquées par une agression quelconque sur un organisme[1]. Ce concept désigne à la fois l’action de l’agent d’agression et la réaction du corps.

a.2. Utilité et inconvénients de stress

Le stress est une réaction normale et naturelle qui a pour but de protéger, maintenir et améliorer la vie. Il est une réaction positive lorsqu’il est bien géré. Dans le cas contraire, il est négatif et destructeur de l’état physique et émotionnel de l’individu. L’exposition chronique au stress ou l’expression fréquente à des niveaux très élevés de stress diminue notre capacité à le contrôler et à le prendre en charge efficacement.

a.3. Sources

Les stress peuvent provenir de (du) : milieu familial, milieu professionnel, l’atmosphère générale du pays. Les causes sont généralement une combinaison de facteurs personnels, professionnels et d’incidents à l’origine de la frustration.


a.4. Sortes de stress

  • Le stress favorable : concerne les événements qui produisent une mobilisation psychique et somatique. C’est le stress de tous les jours.

Exemple : un cours ou un entretien, ou encore une situation professionnelle intense comme celle des contrôleurs aériens.

  • Le stress défavorable : recouvre des événements de vie et des situations variés, qu'il concerne tous les âges et produit des perturbations sur différents plans.[2]

C’est le cas du stress cumulatif qui est le plus courant pour les agents dans les contextes de conflit. C’est un stress qui apparaît lorsque la personne souffre d’une exposition prolongée, répétée à divers facteurs de stress. Lorsque le stress cumulatif n’est pas pris en charge, il peut être cause d’épuisement.

Exemple : état d’un militaire qui assiste quotidiennement à des massacres en temps de guerre.

Le moment où le stress dépasse notre capacité à le gérer est appelé surcharge. Quant à l’épuisement, c’est le résultat d’un débordement de stress, une réponse de défense à une exposition prolongée au stress. C’est aussi une réaction à des situations interpersonnelles exigeantes qui entraînent une tension psychologique avec un soutien inadéquat.

Le stress traumatique :c’est une réaction découlant d’un événement qui submerge et paralyse les capacités habituelles d’une personne à faire face à la situation. Ces événements sont généralement soudains, violents et inattendus. Ils représentent une menace pour la sécurité et le bien-être et ne font pas partie de ce qu’on attend d’une vie normale.

a.5. Symptômes du stress

Le stress peut se manifester dans différents plans :

Physique : douleur lombaire et thoracique, fatigue, maladie, nausée, céphalée, …

Physiologique : insomnie, manque d’appétit…

Emotionnel : humeur triste, faible estime de soi, colère, angoisse, peur, anxiété…

Cognitif : les oublis, difficulté de concentration…

Comportemental : gémissement, fugue…

 

  1. Tension :

C’est l’état de ce qui est tendu, c’est une nervosité, une pression psychologique.

En milieu de travail humanitaire, la tension peut être le résultat d'une grande pression mise sur les collaborateurs pour atteindre un objectif, ou la résultante d'une mauvaise ambiance de travail : malentendus, conflits latents ou déclarés.

  1. Crise

Brusque accès, forte manifestation d'un sentiment, d'un état d'esprit. Exemple : une crise de larmes, de jalousie… En d’autres termes, le concept crise désigne une exacerbation (excès) d'un sentiment. Exemple : crise de désespoir.

  1. Traumatisme :

Histoire du traumatisme

Mr B1, nous consulte pour avoir été victime de braquage par des soldats lors d’une mission de service. Lors de l’incident, on a tiré sur lui, mais c’est la voiture qui a été touché. Il ne comprend pas comment il est rentré chez. Il dit avoir les flashbacks et la réviviscence de l’événement tragique qu’il a vécu. Il se plaint de la dépression, les oublis, de l’anxiété et le sentiment de colère. Il ne veut pas arriver à son lieu de travail de peur qu’on ne lui pose des questions sur ce qui s’est passé. À la maison, il dit avoir de la peine à vivre avec les enfants parce que ceux-ci font des bruits qui lui dérangent et reste enfermer dans sa chambre. Parfois, il se met en colère pour rien et il regrette cela. Il se plaint aussi d’avoir remarqué un changement considérable de la libido.

Le traumatisme est une version extrême de situations stressantes. C’est un état de perturbation mentale ou émotionnelle connu également sous le nom de choc. Un événement traumatisant représente souvent un « tel choc » et une telle douleur qui envahit entièrement l’individu. La personne en situation traumatisante est incapable de faire face à ce qui lui arrive et de réagir comme elle le ferait dans d’autres situations.

Contrairement au stress ou à la crise, même quand un traumatisme est passé, les souvenirs de cet événement persistent et les effets émotionnels se font sentir pendant des mois voire des années. Sans aide, l’événement traumatisant marque les gens pour le reste de leur vie.

Le traumatisme peut se définir comme l’effet d’un événement inattendu au cours duquel vos défenses psychiques ont été submergées. Cet événement se caractérise par une soudaineté ou une intensité. Il peut s’agir d’expérience à une blessure émotionnelle. Cette « blessure » peut être plus ou moins profonde et toucher au plus ou moins sensible.

Il en résulte un état de stress aigu, c’est à-dire si intense qu’il va entraîner par la suite une série de réactions. Tout comme l’événement, ces réactions risquent d’être aussi surprenantes qu’extrêmes. Mais elles peuvent également passer inaperçues.

Les réactions

Concrètement, la réaction aiguë peut se traduire par un ou plusieurs signes physiques, comportementaux ou émotionnels, soit :

Symptômes physiques. Par exemple : tremblements, vertiges, sueurs froides, douleurs musculaires, fatigue...

Etat d’hypervigilance qui se traduit par des troubles du sommeil, de l’agitation et des réactions de sursaut exagéré, des difficultés de concentration et d’attention, de l’irritabilité et des accès de colère....

Souvenirs répétitifs et envahissants de l’événement qui surviennent sous la forme de pensées, de rêves ou de flash backs (impression de revivre le traumatisme). A l’inverse, une incapacité à se rappeler d’un aspect important du traumatisme.

Conduites d’évitement qui se traduisent par des efforts pour ne plus penser l’événement, une tendance à éviter les situations, lieux ou personnes éveillant le souvenir du choc subi.

Le traumatique n’est pas statique et nécessite une prise en charge psychologique rapide pour éviter l’évolution vers l’état de stress post-traumatique qui est le stade caractérisé par les pensées intrusives et des comportements d’évitements.

Ces réactions tendent progressivement à diminuer durant les premières semaines après l’incident. Il faut toujours observer leur évolution. L’événement vécu laisse par la suite une « cicatrice » dont l’importance dépend de l’ampleur du choc vécu et du soutien reçu.

 

2.2. Technique de gestion de stress

2.2.1. Introduction

La gestion du stress permet de comprendre et d’accepter le stress, de connaître ses propres réactions face au stress, d’apprendre et de pratiquer les stratégies de gestion du stress, de se donner des objectifs et de les évaluer.

Lorsque la réaction n'est plus adaptée, le stress devient néfaste et on doit chercher à le gérer d’une façon efficace. Ce changement nécessite l'apprentissage de conduites émotionnelles, cognitives et comportementales adaptées.

L'objectif des techniques de gestion du stress est de permettre aux patients/sujets d'acquérir des outils pour mieux gérer le stress au quotidien. Ce sont des objectifs concrets dirigés vers la gestion des symptômes et des problèmes dans "l'ici et maintenant". Les techniques sont un apprentissage progressif à partir de tâches simples et d'exercices quotidiens.

Exemple de stressant. Situation 1

Vous êtes encore au bureau, il est tard. Normalement, vous devriez rentrer chez vous rejoindre votre famille. Mais vous recevez un e-mail de votre supérieur hiérarchique vous demandant de vous occuper de tel ou tel dossier dans les plus brefs délais. Immédiatement après la lecture de ce mail, vous vous dites très rapidement dans votre conscience : « Si je ne fais pas tout de suite ce que mon boss me demande, je n’aurai plus de mérite devant lui »

Vous êtes maintenant stressé. Le stresseur, c’est le e-mail, et le stress, c’est votre réponse à ce stresseur : travailler plus.

2.2.2. Les principales techniques de gestion du stress sont:

• La gestion émotionnelle

• La restructuration cognitive

• Savoir positiver

• La gestion du temps

• Faire face aux difficultés

• Le rôle de l'hygiène de vie

La gestion émotionnelle

L’objectif est de lutter contre l'hyperventilation (caractérisée par une respiration rapide, sensation de manque d’air, vertige, …) en vue de normaliser la respiration. On utilise le contrôle de la respiration et la technique de relaxation.

Le contrôle de la respiration

On peut utiliser la respiration ventrale qui permet de retrouver une respiration ample et régulière ou la respiration au carré qui se fait sur 4 temps appelée aussi la respiration rapide.

La relaxation

Les techniques de relaxation permettent d'obtenir un état de décontraction musculaire et de réceptivité mentale.

La méthode Jacobson : consiste à contracter puis à relâcher un groupe de muscles déterminé, et de poursuivre l'exercice avec d'autres groupes dans un ordre prédéterminé et de façon progressive. Pendant la contraction, on observe les sensations et le siège des tensions puis, pendant la décontraction, on observe les effets du relâchement.

La méthode de Schultz : permet d’acquérir une maîtrise consciente de processus physiques involontaires tels que le rythme cardiaque. Par la pratique régulière de ce training, on voit une diminution du stress. La concentration dirigée est une méthode qui consiste à fixer un objet quelconque, à se concentrer dessus jusqu'à ce que la pensée soit occupée entièrement par cet objet.

Le formateur peut par la suite rappeler quelques stratégies spécifiques de gestion des émotions négatives comme la peur, la colère, la honte…

La réadaptation cognitive

Elle consiste à relier les événements extérieurs avec les cognitions (les pensées) et les émotions. Le contrôle de la pensée du stress consiste donc à identifier les pensées dysfonctionnelles et à les modifier par des pensées plus adaptées. Il vous permet de comprendre le rôle que joue votre interprétation des événements.

Rappelons qu’il existe les relations étroites entre les situations décrites par les sujets, les émotions, les pensés et les comportements qui en découlent qu’il convient de comprendre.

 

Note importante :

Les pensées jouent un rôle crucial dans la survenue du stress et de son maintien. Le contenu de ses pensées n'est pas toujours adapté, ce sont souvent des monologues intérieurs, des jugements, des anticipations. Ces pensées automatiques nous maintiennent dans un cercle vicieux dont il faut sortir en proposant de nouvelles

Exemple de la réaction à la situation 1 : « OK, mon chef me demande ça. Maintenant, il est tard. Je rentre chez moi me reposer. Et je m’organiserai demain pour satisfaire sa demande au mieux ».

Rappelons que nous interprétons souvent ce qui nous arrive selon des croyances et des postulats irrationnels. Ce qui engendre des conséquences émotionnelles néfastes.

Par exemple : « Si je ne fais pas tout de suite ce que mon chef me demande, je n’aurai plus aucun mérite ».

Savoir positiver

Il est à la fois important et utile d'utiliser le renforcement. Ce dernier permet de complimenter ou de récompenser les petits progrès et les efforts plutôt que de voir ce qui a échoué.

On utilise la méthode d’autosatisfaction qui a pour but d'essayer, pour une situation donnée, d'en extraire les aspects positifs ; on peut aussi s'attacher à dresser un bilan positif de la journée ou encore apprendre à relativiser de manière réaliste les conséquences d'une situation, comme si nous étions un spectateur neutre et non acteur.

Enfin, savoir comment renforcer les autres (faire remarquer aux autres ce qui va bien et pas le contraire) améliore nos relations interpersonnelles souvent source de stress et de tension.

La gestion du temps

Il faut apprendre à gérer son temps car lorsqu'on est stressé, on a tendance à perdre du temps pour en gagner. On se précipite et dans l'urgence et sans réflexion préalable, on effectue les taches sans discernement.

La méthode de l'agenda permet d'avoir un plan pour sa journée, de gagner du temps en s'organisant et de laisser de la place tant pour le repos que pour les imprévus. Notons que le respect des heures de sommeil est très important…

Il faut apprendre à se concentrer sur la tâche en cours sans penser à la suivante pour gagner en efficacité, c'est la méthode de "une tâche à la fois".

Il faut aussi ne pas remettre à plus tard ce que l'on peut faire tout de suite. Le gain et l'économie de temps diminuent le stress.

On utilise aussi la méthode TIC-TOC. Cette méthode consiste à apprendre à repérer, différencier ses pensées et à remplacer systématiquement les pensées TIC par les TOC.

Il faut démarrer les activités au plus vite car certaines pensées ont un effet paralysant sur l'action : les TIC (Task inhibiting cognitions)

Alors que d'autres facilitent la mise en route de l'action : les TOC (Task oriented cognitions).

Faire face aux difficultés

Le stress est aussi généré par des problèmes réels et des épreuves auxquels nous ne pouvons échapper. Pour pouvoir bien le gérer, il convient d’apprendre les techniques de communication efficace et de résolution de problème.

Améliorer les techniques de communication

Apprendre à communiquer nos sentiments (tant positifs que négatifs) permet de rester concentré au premier degré sur le problème, sans critiquer ni la personne ni la relation, mais en formulant notre demande précisément et explicitement de manière positive.

Il existe 3 niveaux de communication lorsqu’on exprime les émotions :

Exemple : « Vous rentrez chez vous assez tard comme souvent : vous remarquez une fois de plus que les enfants ne sont pas au lit, et qu’ils n’ont pas mangé. Ils suivent la télévision, et votre conjoint vous attend planté devant l’ordinateur. Vous vous sentez en colère.

Imaginez les différentes réactions que vous pouvez présenter.

Vous pouvez réagir par l’un ou l’autre niveau de communication :

1er niveau : s’en tenir au problème posé (c’est le bon). Exemple : « Quand je rentre, j’aimerais passer un moment agréable avec toi. Alors ce serait bien que tu puisses t’occuper des enfants et qu’ils soient couchés car il fait tard ».

2e niveau : réagir au niveau de la personne en face de vous (c’est le mauvais). Exemple : «Tu exagères. Tu ne penses qu’à toi tout le temps ! »

3e niveau : réagir au niveau de la relation avec la personne en face de vous (encore mauvais). Exemple : « J’ai l’impression que tu ne veux pas qu’on passe des moments agréables juste tous les deux. Je me demande bien pourquoi nous restons ensemble ».

Les techniques de résolution de problème

La première étape consiste à bien définir le problème (identifier le fond du problème à cerner) : elle est donc importante et difficile car la définition du problème n’apparaît jamais spontanément. Elle se construit par l’analyse de la situation déplaisante. Nous devons inhiber notre émotion pour mieux comprendre ce qui nous perturbe : il s’agit d’apprendre à éviter d’être sous l’effet de l’émotion, qui empêche de bien réfléchir au problème posé.

Par exemple, vous êtes stressé parce que votre chef vous critique en permanence. Mais il faut aller plus loin et comprendre pourquoi il en va ainsi. Que vous reproche-t-il vraiment, pourquoi, et comment y répondre ?

Après avoir cerné ce problème, on élabore une liste des solutions, en faisant preuve de créativité. Il faut considérer toutes les solutions possibles.

Evaluer les solutions en soulignant leurs avantages et leurs inconvénients à court terme et à long terme pour vous et pour les autres.

Choisir une voie qui vous convient (une solution qu’on trouve la meilleure), et de s’y tenir.

Faire une programmation précise des actions à mener.

Evaluer les résultats et les comparer avec ceux attendus. S’ils correspondent au but, le problème est résolu. Sinon, il faut reprendre la démarche.

N.B : on peut également penser aux techniques de résolutions des conflits.

L'hygiène de vie

C’est un régulateur du stress. Il faut :

  • une alimentation saine,
  • un sommeil récupérateur,
  • une activité physique régulière et
  • l'abandon des "habitudes toxiques", etc.

Pour finir, il convient de rappeler que le stress est une réponse normale de l'organisme et qu'il a son utilité mais que c'est son excès qui est néfaste pour l'organisme et contre lequel il faut lutter pour retrouver une vie plus sereine.

2.3. Aspect préventif

Le formateur demande aux participants de décrire les réactions ressenties lors des situations spécifiques, notamment lors de la préparation de la mission, au cours de la mission et au retour de la mission.

Méthodologie : Constitution de groupe 5 à 6 personnes et restitution en plénière par le rapporteur.

 

 


Bibliographie

Barthold Bierens de Haan (1998) : Le débriefing émotionnel collectif des intervenants humanitaires : l'expérience du CICR. "Archives suisses de neurologie et de psychiatrie". Suisse.

Boris Guimpel (2012) : Le stress et ses conséquences sont toujours la résultante de l’interaction entre un individu avec ses ressources propres et les exigences d’une situation. Publier dans psy comportementaliste : Psychologue psychothérapeute TCC (Paris).

C.I.R.A.P (2005): LE DÉBRIEFING : Retour sur l'expérience. In Dossiers thématiques.

Ecole Royale Militaire - Département des Sciences du Comportement. Centre pour l'Étude du Stress et du Trauma (2003) : Les débriefings psychologiques et la gestion d’interventions potentiellement traumatisantes auprès des intervenants des services de secours. Vol 1, n°2. Bruxelles

EVELYNE JOSSE (2006) : Comment faire ? Le débriefing psychologique des expatriés affectés par un incident critique. In http://www.resilience.netfirms.com. 17 p.

Gisela Perren-Klingler (2001) : Le debriefing psychologique à l'épreuve de la pratique : une adaptation du modèle de Mitchell. Viège.

Jan Richardson (2001). Guide sur le traumatisme vicariant : Solutions recommandées pour les personnes luttant contre la violence. Centre national d'information sur la violence dans la famille. Ottawa : Santé Canada.

Jean-Philippe Boulenger (2009) : Stress et adaptation : Conséquences émotionnelles des traumatismes psychologiques. In Revue du Praticien, vol. 59, no 963.

Michel Berclaz (2009) : Traumatisme et intervention manuel théorique et pratique de soutien psychosocial et spirituel. Cours de perfectionnement dans le cadre de l’ISP. 190 p.



 

[1] Petit Larousse illustré (2004)

[2] Jean-Michel THURIN (2000) : Définition et effets du stress : aigu, répété, chronique.

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